Une semaine en images

Publié le par sonic boom

L'actualité de ces dernières semaines a été tellement riche qu'un peu de concision s'impose. À tout seigneur tout honneur partageons ici notre joie avec celle de Martin Scorcese, oscarisé pour son dernier film, The Departed. Le réalisateur de taxi driver s'est vu remettre la suprême récompense des mains de ses trois meilleurs amis Spielberg, Coppola et Lucas. Il ne manquait que Brian de palma pour que la photo soit complète. On pourra épiloguer sur le fait que The Departed n'est pas son meilleur film et qu'il aurait pu revendiquer cette statuette bien auparavant dans sa carrière, il n'empêche célébrer Scorcese en 2007 prouve à quel point le cinéma a besoin de gens comme lui. Il s'est exprimé visiblement très ému en expliquant que depuis des années des inconnus le croisent dans la rue et lui disent : « c'est pour cette année Martin, tu vas la gagner ». Si j'avais pu croiser Scorcese c'est exactement ce que je lui aurais souhaité. Je m'associe donc aux millions de spectateurs de par le monde qui se réjouissent qu'un tel cinéaste soit enfin reconnu.

 

 

The top men


Profitons de cette nouvelle pour dire un mot de son acteur fétiche ces dernières années, Leonardo di Caprio, digne remplaçant de De Niro. Il s'impose ces derniers mois comme le meilleur acteur de sa génération. Parfait dans les Infiltrés de Scorcese, il a prouvé avec Blood Diamond que sa carrière ne laissait quasiment pas la place au moindre faux pas. Consacré au trafic des diamants qui gangrène certains pays d’Afrique, Blood Diamond divertit autant qu’il permet de réfléchir. Bref, un film intelligemment réalisé (Ed Zwick n’a pas signé Glory par hasard) et parfaitement interprété (en plus de Leonardo, Djimon Hounsou joue les seconds rôles de luxe) ; enfin, ce serait mentir que de dire que la présence de Jenifer Connely gâche quelque chose à l'affaire .

 

Scorcese célébré, Eastwood de retour sur les écrans, décidément 2007 démarrent bien. Iwo Jima qui fait suite à mémoire de nos pères est un grand film, un de plus dans une filmographie exemplaire. Un film de guerre encore plus âpre que ne l'est son pendant américain. Cette fois-ci la bataille est vue du côté japonais; l'image adopte un style proche du noir et blanc et le film, avec cette sobriété qui caractérise le cinéma d'Eastwood, illustre parfaitement la folie suicidaire de l'empire japonais qui savait à l'avance que les hommes envoyés sur cette île étaient condamnés à mort. Le film s'ouvre d'ailleurs sur un soldat qui creuse une tranchée se demandant si ce n'est pas là sa propre tombe qu'il est en train de fabriquer. Difficile d'exprimer de l'enthousiasme face au spectacle de la guerre mais une chose est sûre comme tous les films d'Eastwood Iwo Jima se bonifiera en vieillissant.

 

 

Noir et blanc également, 12 h 08 à l'est de Bucarest, un film roumain qui s'interroge sur l'engagement véritable de toute une ville au moment où Ceausescu est tombé. Essentiellement porté par un trio d'acteurs et un humour décapant, le film culmine lors d'un débat télévisé organisé dans les studios de la petite chaîne d'information locale où sont réunis les trois personnages principaux c'est-à-dire, le directeur et présentateur vedette de la chaîne, un professeur d'histoire alcoolique qui prétend avoir été parmi les premiers à descendre dans la rue manifester pour le départ du dictateur et un vieil homme, connu de toute la ville pour avoir, des dizaines de fois, joué le Père Noël pour les enfants du village. Au cours de ce débat qui frôle parfois l'absurde on rit beaucoup notamment lors des interventions téléphoniques des spectateurs qui prennent à partie les trois personnages à l'antenne en s'appliquant à prendre systématiquement le contre-pied de la version développée par le prof d'histoire pour montrer que dans cette ville la révolution n'a pas véritablement eu lieu. Filmé avec peu de moyens 12 h 08 à l'est de Bucarest est un film qu'il faut voir même s'il ne s'agit pas d'un véritable chef-d'oeuvre. C'est ce qu'on appelle communément du vrai bon cinéma. Et c'est déjà pas mal. On ne peut pas en dire autant de Ghost Rider nouvelle tentative d'adapter une B.D. à l'écran et nouvel échec. Malgré Nicolas Cage et un sujet qui semblait idéal pour faire une bonne série B., Ghost Rider s'essoufle très vite et finit presque par ennuyer le spectateur venu simplement se divertir. Et ce n'est pas la présence d'Eva Mendes, appréciable en ces heures de "journée de la femme", qui n'y changera grand chose.

Mais l'actualité n'était pas que cinématographique. L'événement de la semaine se déroulait à Bercy avec le retour sur scène, 34 ans après son dernier concert, de Michel Polnareff. On pouvait redouter l'escroquerie, se demander ce qu'un chanteur muet depuis des années et aujourd'hui âgé de 62 ans pourrait offrir à son public. C'était sans compter le professionnalisme d'un des rares génies de la chanson française; certainement le "hardest working man" de la scène française. Un perfectionniste doublé d'un mélodiste hors pair qui a su, durant plus de deux heures, aidé d'une scénographie que ne renieraient ni les Rolling Stones ni Peter Gabriel (sans être aussi avant-gardiste que celle de ce dernier), livrer une performance avant tout sincère et de grande qualité surtout lorsqu'il s'est retrouvé seul au piano libre de faire résoner son génie toujours vivant. Alors bien sûr même si le concert a souffert de quelques lourdeurs dûes à un groupe qui jouait parfois un peu trop fort, c'est à un véritable grand moment que nous avons assisté heureux de pouvoir entendre des chefs-d'oeuvre comme l'homme aux larmes de verre, le bal des lazes, qui a tué grand-maman ou lettre à France. Et si les nouveaux titres sonnent un peu moins bien ce que nous avons entendu permet d'espérer un bel album studio et surtout un grand disque live pour revivre cette soirée forcément hors du commun. Un grand monsieur et un moment durablement inscrit dans la mémoire collective de tous ceux qui avaient réservé ce Bercy très longtemps à l'avance. L'idéal maintenant serait qu'il enchaîne rapidement avec une nouvelle série de concerts dans une configuration plus intimiste comme l'Olympia. A suivre...

 

 

"qui a tué grand-maman?" au POPB


Mais cette semaine ne serait pas une semaine "hors du commun" si mes cousins italiens n'avaient pas, une fois de plus, su ruiner les rêves des footballeurs Lyonnais. Rendons grâce ici au coup de tête de Francesco Totti et au jeu de jambes de Mancini qui ont su renvoyer Aulas dans ses 16 mètres l'obligeant à revoir ses ambitions à la baisse en tentant de sauver la face et de se raccrocher au championnat de France.

 

 

et de 2!!

Il ne reste plus qu'à encourager Bordeaux lors de la finale de coupe de la ligue pour rappeler à Aulas que le sport et les matches de football ne se gagnent pas en bourse.

Forza!!

 

 

Publié dans cinerockreport

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