On the road again... memories from these past weeks

Publié le par sonic boom

Voilà maintenant trois semaines (presque un mois !) que ce blog n'avait pas connu de sérieuse mise à jour. Rappelé à l'ordre les toujours très Orwelliens administrateurs d’over-blog, j'attendais surtout une accalmie dans un emploi du temps particulièrement chargé pour retrouver le chemin du clavier qui mène au Web.

 

Or donc. Trois semaines (presque un mois !) au cours duquel sport, musique et cinéma ont été très présents dans mon agenda.

 

À tout seigneur, tout honneur. Allez les verts !

 

C'est d'ailleurs ce que le stade de Geoffroy-Guichard a scandé durant tout le match qui opposait les stéphanois aux malheureux nantais. La rencontre se jouait à guichets fermés, le 7 avril dernier, époque à laquelle le F. C. Nantes n'était pas encore condamné à la ligue 2. Pour une première fois dans le chaudron vert la défaite n'était pas envisageable et c'est ainsi qu'il en a été puisque le panneau d'affichage marquait 2 buts à 1 pour les verts au coup de sifflet final.

 

Très inspirés par moment l'équipe stéphanoise souffre néanmoins de lacunes défensives auxquelles il faudra impérativement remédier pour figurer parmi les cinq premiers l'an prochain. En tout cas, vivre un match de football à Saint-Étienne c’est mesurer que la réalité est à la hauteur de la légende tant le public est un véritable douzième homme.

 

Pendant ce temps-là, dans les salles obscures, les dernières semaines n'ont pas été si mauvaises qu'il pourrait y paraître. Quelques séances de rattrapage m'ont permis de constater que La vie des autres est ce qu'il convient d'appeler un véritable grand film. Le genre à conseiller les yeux fermés tant il est susceptible de plaire au plus grand nombre. Amateur de films intellos comme amoureux de divertissement. Haletant du début à la fin grâce à un suspense bien maîtrisé le film ne bascule jamais dans la facilité. Tenant avant tout à faire passer le fond avant la forme le film, oscarisé à Hollywood, adopte un style proche de celui d'un Costa-Gavras ; on imagine aisément ce qu’un remake U. S. ferait d'une telle intrigue et, ce faisant, on se dit qu'à défaut d'une constitution l'Europe a au moins une identité cinématographique non négligeable.

 

Séance de rattrapage également pour aller voir Cashback. Précédé d'une belle réputation ce long métrage qui fut d'abord un court se révèle plus attachant que brillant doté de l'essence si particulière qui fait qu'un film devient culte. Parions que celui-ci aura certainement les honneurs de nombreuses soirées vidéo entre copains quelque part entre la comédie romantique façon love actually et les comédies « ado » des années 80 signées John Hugues. Souvent inspiré, le film possède ce petit grain de folie qui manque à trop de grosses productions, n'hésitant pas à s'offrir des détours maîtrisés par le fantastique.

 

Au rayon adolescent mais cette fois-ci bien plus perturbés, on recommandera également Alpha Dog de Nick Cassavetes. Fils du grand John ce film, cousin américain de l’appât de Bertrand Tavernier brosse les portraits croisés d'une jeunesse bourgeoise en manque de repères ; tiré d'un fait divers le film adopte une démarche anthropologique en s'appuyant sur des interprètes hors pairs notamment Sharon Stone et Bruce Willis tous deux à contre-emploi dans le rôle de parents aux prises avec leur progéniture à la dérive. Peinture sociale et politique d'une société ultra violente Alpha dog est une réussite qui fait froid dans le dos.

 

Pour en finir avec les adolescents, cette fois-ci plus attardés que perturbés (quoi que ?) parlons quelques instants de Clerks 2 suite inespérée du film culte de Kevin Smith réunissant les mêmes personnages qu'il il y a 15 ans aux prises avec des problématiques similaires toutes tournées vers le cul. Monument d'humour trash le film se classe, dans le genre, en dessous des tentatives des créateurs de South Park. Il n'en demeure pas moins un spectacle particulièrement réjouissant pour ceux qui rêvent de voir un âne se faire sucer ou qui veulent rire à peu de frais du Seigneur des anneaux. Le personnage principal du film se livre à une imitation de la trilogie de Peter Jackson en insistant sur le fait que la série ne montre rien d'autre qu'un groupe d'individus qui marche… et marche encore d'un point à un autre. C'est ainsi que sous les yeux effarés de deux fans de Sauron et des Hobbits, il se met à faire quelques pas devant lui pour simuler le premier épisode ; recommence en faisant simplement un pas de côté pour le second épisode et reprend la même technique en concluant simplement son sketch par un geste qui indique qu'il vient de jeter l'anneau dans la lave du Mordor. Hilarant ! D'autres gags bien sentis font de Clerks 2 un rendez-vous immanquable pour tous les aficionados. Une merde pour tous les autres.

 

L'équipe de Clerks 2 au grand complet (sans l'âne!)

Fille de Comencini comme Nick est et le fils de Cassavetes, Francesca Comencini signe un film italien ambitieux avec A casa Nostra qui se veut une peinture réaliste de la société italienne actuelle façon Altman. Malheureusement n'est pas Altman qui veut et le film, malgré une Valéria Golino excellente échoue par trop d’ambition et pas assez d’inspiration.

 

Tout l’inverse d’Emanuele Crialese qui après Respiro s’intéresse à l’exode de paysans siciliens vers le « nouveau monde ». Située au début du XXème siècle, l’action de Golden Door (titre anglais d’un film initialement intitulé nuovomundo mais ainsi retitré en raison du film de Terence Malick) montre la part d’ombre de l’histoire des premiers immigrés américains. Pour devenir citoyen du Nouveau Monde, il faut abandonner les traditions séculaires et les vieilles croyances de sa terre, il faut se renier. Il faut être sain de corps et d'esprit, savoir obéir et jurer fidélité au drapeau. Une immigration particulièrement choisie.

 

 

Avant de dire du bien d’un film dit « pour enfants », le secret de terabithia, arrêtons-nous un instant sur l’échec cinématographique de l’année : La cité interdite. Destiné à succéder à Tigre et dragon et Hero, le film ressemble à une sorte de clip géant nous préparant psychologiquement à la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques en Chine. Indigeste et chiant à mourir.

 

Autres ratages :

Next inspiré d’un récit de Philip K. Dick et interprété par Nicolas Cage ; le film raconte l’histoire d’un homme ordinaire doté d’un pouvoir qui lui pourrit l’existence. Il peut savoir ce qui va se passer 2 mn avant que cela ne se produise. A priori no big deal mais c’est sans compter sans le FBI bien déterminé à profiter des « supers pouvoirs » de ce monsieur-tout-le-monde. On vous la fera courte.  Y Veut pas mais bon finalement y’a pas de mal à s’faire du bien en aidant l’état américain. Quant on pense que dans un genre comparable ou presque Cronenberg a raconté une histoire avec des enjeux comparables en signant Dead Zone. C’était il y a plus de 20 ans et c’était 10 000 fois mieux.

Lucky You signé Curtis Hanson, pourtant réalisateur inspiré de l’excellent L.A. Confidential (à ce jour la meilleure adaptation d’Ellroy). La présence sur la B.O. de deux chansons signées du boss n’y change rien. On s’ennuie ferme dans ce film sur le poker et ses subtilités qui n’intéressera que Patrick Bruel… et encore ! Durant 2 heures on a le droit à 32 travellings sur des poignées de cartes, des jetons, des visages fermés. Dans la salle, ça ronflait dur.

 

 

Quant au Secret de terabithia, vendu comme une fausse suite du monde de narnia, il s’avère bien plus réussi que ce dernier. Bien plus « adulte » et courageux dans sa démarche car il ose confronter son jeune public à la mort, toujours difficile à appréhender à cet âge là. Un peu passé inaperçu, le film aurait gagné à être vendu sous une étiquette plus spielbergienne dont il pourrait être l’une de ses productions.

 

Enfin, pour terminer sur le cinéma, comment ne pas reprendre cette info… L’INFO DE L’ANNEE :

 

YWY, le nouveau Coppola sera présenté à Rome en octobre prochain !

Tourné pendant dix-huit mois en Roumanie le film se déroule à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, l'acteur Tim Roth interprète le héros de cette nouvelle fantastique qui acquiert la jeunesse éternelle après avoir été frappé par la foudre.

 

Mais c’est sur le plan musical que la période a été la plus riche. En plus d’avoir posé des jalons pour des concerts « à venir » (The Police le 29/09 au SDF et Brian Wilson au Grand rex le 28 juin prochain), votre serviteur s’est débrouillé pour enchaîner concert sur concert ou presque : Jeanne Cheral à Bordeaux, Marillion à Montpellier, Lalo Schiffrin au Grand Rex et Jacques Higelin à Bordeaux pour boucler la boucle. Pas si mal pour un provincial coupé des lumières de la capitale.

 

Jeanne Cherhal :

 

Portée par un très bon 3ème disque, la chanteuse s’affirme aujourd’hui bien plus qu’elle ne semblait le faire auparavant. Sur scène c’est du rock (ou peu s’en faut) toutes griffes dehors. Groupe bien soudé derrière elle, paroles excellentes, Jeanne Cherhal ne relâche jamais la pression. Qu’elle soit fougueuse ou intimiste sa musique tient le public en haleine du début à la fin. Réécrits pour la scène plusieurs morceaux s’épanouissent ici encore plus que sur L’eau, son dernier disque. Bonne surprise de ce début d’année.

 

Marillion :

 

Après un crochet par la Fnac où le groupe dédicaçait son dernier disque, rendez-vous au Rockstore, petite salle pleine à craquer qui va littéralement porter le groupe très très haut, de morceau en morceau, de rappel en rappel pour un grand moment live comme ce groupe en offre depuis un peu plus de 25 ans. Le groupe s’est même fendu d’un « this is the loudest crowd we ever had in 25 years”. Au final d’un détour par tous les albums ou presque de la période Hogarth, le groupe a conclu par Neverland, morceau de bravoure de Marbles encore dans toutes les mémoires. Auparavant Hogarth s’était amusé à reprendre l’hymne Beatles Hey Jude sans jamais avoir l’air ridicule et surtout en obtenant une participation de la salle qui aurait fait plaisir à Paul lui-même! Veille de 1er tour nombreux étaient ceux qui ont réclamé Hogarth comme président. Il a malheureusement décliné la proposition.

 

 

Setlist : Splintering Heart / See it like a Baby / Fantastic Place / A Voice from the Past / Thank You, Whoever You Are / Afraid of Sunlight / Three Minute Boy / Hey Jude / You're Gone / The Wound / Man Of A 1000 Faces / Somewhere Else / The Damage / Separated Out / Between You And Me (Encore 1) Easter / The Release (Encore 2) Neverland

 

 

Lalo Schiffrin :

 

 

Changement d’ambiance deux jours plus tard avec un voyage au coeur d’une anthologie de la musique de films, l’oeuvre de Lalo Schiffrin. Inventeur d’un genre dans le genre en mélangeant Jazz et classique l’argentin francophile était sur la scène du Grand Rex accompagné d’un orchestre capable de faire honneur à ses excentricités jazzy comme à ses compositions plus classiques. Sans parler de « setlist » on dira simplement que le programme (voir ci-dessous) était à la hauteur de la carrière du maestro.


Augmentés d’extraits de films, les morceaux joués ont permis de survoler sa collaboration avec Clint Eastwood pour les Inspecteurs Harry (Kyle le fils de Clint était sur scène pour une impro à la guitare basse) comme ses morceaux les plus célèbres (mission impossible par exemple). Un pur bonheur. Beau comme un diamant dans un écrin féerique.



 

Voir Jacques Higelin (dont le retour en forme laissait augurer du meilleur) quelques jours après ce second tour traumatique pour la France alors que ce même Higelin était sur la scène de Charlety quelques jours auparavant pour soutenir LA candidate constituait certainement le meilleur antidote à la déprime qui aurait pu nous guetter. Au terme de 3 heures de concert (égal ou presque à sa réputation), frère Jacques a offert au public Bordelais sa séance d’expiation. A coups de « Yacht et fiotte » et de doigts d’honneur envoyés à l’attention de l’ex-1er flic de France futur président, Higelin a surtout confirmé sa bonne forme musicale en livrant un set parfait. Musicalement maîtrisé laissant place à l’impro sans jamais basculer dans le délayage inutile. Champagne et tête en l’air  ont conclu un vrai grand concert comme seuls les plus grands (boss et autres) peuvent en donner. Un compliment sincère pour un grand monsieur de la scène live !!

 

Enfin bonne nouvelle : la musique live se portant bien il semblerait que les albums ne soient pas encore tous morts : The Bellrays, Bjork et Rufus Wainwright nous ont offert ces derniers mois parmi les 5 meilleures galettes de l’année.

 

Publié dans cinerockreport

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A
Content de lire que The Bellrays trouve grace à tes oreilles ... pour Bjork je suis en instance de divorce. Rayon nouveauté j'écoute Alice Smith "For lovers dreamers and me".
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S
Zodiac a l'air très réussi. Q.T. devrait mettre tout le monde d'accord et une fois de plus décrocher la palme du plus... Plus déjanté, plus audacieux, plus inspiré... La B.O. est déjà une réussite. Le casting d'enfer.Selon moi, seuls les frères Coen peuvent venir le coiffer sur le poteau.<br /> <br /> Enfin, concernant le foot. La L2 n'est pas retenue parmi les ambitions 2008 des verts; je déplore une fin de saison quelque peu décousue mais on joue toujours au foot à Geoffroy Guicard (voir le match face à l'OM où défaite ne signifie pas "crise") contrairement à la Beaujoire où le terrain semble être utilisé à d'autres fins ces jours-ci. <br /> <br /> Quelle équipe supporteras-tu en 2008??
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A
Je n’évoquerai pas la page foot de ce site, depuis Asse-FCN, beaucoup de journées se sont écoulées. Nantes est en D2 et l’Asse s’offre une crise interne qui augure peut-être d’un chassé-croisé entre ces 2 équipes en juin 2008.<br /> <br /> Le concert de Schifrin fût effectivement un moment magique. Voir l'oeuvre jouée par son créateur accompagné de 80 musiciens, c'est un peu comme si chaque ticket d'entrée était un billet de loto. Les spectateurs savaient qu’ils vivaient là un moment unique. Le lieu du concert –le Rex- n’a fait que décupler ce plaisir.<br /> <br /> Côté ciné je passerai rapidement sur Spiderman 3, c’est trop long (140mn), ça manque de second degré et les effets spéciaux ne devraient pas suffire à intéresser un spectateur de plus de 15 ans. Je sais le box office me donne tort. Il faut donner une chance à Sunshine, la B.O est superbe et c’est visuellement très beau. Certes le scénario dérape allégrement au moment de la découverte d’un passager inconnu, mais cette erreur scénaristique n’a pas réussi à gâcher mon plaisir.<br /> <br /> Concernant un cinéma plus adulte, La vie des autres, j’irai dans le sens de 99% du public, film formidable qui vient peut-être un peu tard après l’ostalgie qu’avait suscité Goodbye Lenine. <br /> Cashback en version 17 minutes est très créatif et l’idée de tourner dans une superette autre chose qu’une scène de hold-up ou de drague m’a beaucoup plu. C’est esthétiquement réussi, je m’interroge sur la version de 90mn.<br /> <br /> La bonne surprise du moment c’est Zodiac. Je craignais un catalogue de crimes sadiques … c’est bien autre chose. L’extrême longueur du film nous aide à percevoir l’enlisement de l’enquête. Le rythme du montage, les acteurs et la finesse de leur jeu, le parfait choix de la B.O, la rigueur de l’écriture font de Zodiac un des très bons films de cette année 2007.<br /> <br />
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